Saison 2019 – 2020

 


« Jacques-Martin Hotteterre ou les Idées heureuses »

  • Dimanche 24 novembre 2019 – 17h00, Strasbourg, église Saint-Pierre le Vieux protestant.
  • Hélène Lacoste, comédienne
  • Anne-Marie Bastian, flute à bec
  • Marc Hervieux, flûte à bec
  • Jean-Sébastien Kuhnel, théorbe
  • Chantal Baeumler, théorbe

Dans une formation intimiste, deux flûtes à bec, une viole de gambe et un théorbe vont rivaliser de charme et de rondeur dans un programme autour de Jacques-Martin Hotteterre.

Héritier d’une grande dynastie de facteurs d’instruments à vent, de compositeurs, d’instrumentistes au service des différents orchestres de la Cour, Jacques-Martin a laissé une très belle œuvre pour son instrument, la flûte traversière.

Son style est typiquement français, il peut être majestueux, empreint de grandeur et de gravité dans les préludes, sarabande et pasacailles, et également espiègle et léger dans les danses plus rapides, les menuets, figues ou rigaudons.

Dans son œuvre, Jacques Hotteterre s’est consacré presque exclusivement aux instruments à vent. Nous entendrons des pièces en solo, des préludes, en duo, la Suite très contrastée pour deux flûtes sans basse, une suite pour flûte et basse-continue ainsi que des sonates en trio composées dans le modèle des sonates de Corelli.

Jacques-Martin était appelé « le romain » car il a séjourné à Rome dans sa jeunesse pour entendre et s’inspirer du style italien.  En effet, ces sonates nous plongent dans l’écriture des Concerti grossi avec des mouvements fugués, des batteries mais avec toujours une certaine retenue propre au style français. En résonnance à ce programme, des textes et poèmes anciens et modernes seront lus et dits par la comédienne Hélène Lacoste rappelant les liaisons étroites entre littérature et musique, entre pensée et art à cette époque en France.


« Concerti da camera d’Antonio Vivaldi »

  •  Dimanche 2 février 2020 – 17h00, Strasbourg, église Saint-Pierre le Vieux protestant.
  • Marc Hervieux, flûte à bec
  • Murielle Pfister, violon
  • Robin Billet basson baroque
  • Eva Valtová, clavecin

Comme la plupart de ces œuvres instrumentales, Antonio Vivaldi a écrit ces Concerti da camera pour les musiciennes de l’ Ospedale della Pietà, à Venise. Ce Conservatoire s’occupait principalement de l’éducation musicale de ces jeunes filles orphelines pour la plupart. Dans cette institution, Antonio Vivaldi a été plus de vingt ans, le maître de violon, le chef d’orchestre et le compositeur et ces jeunes musiciennes lui offraient une source inépuisable pour la réalisation de ces œuvres.

Le programme fera entendre plusieurs concerti da camera dans une configuration la plus simple, une flûte concertante, un violon, un basson concertant et une basse-continue.

Il y a dans ces concerti un premier dialogue avec le violon qui a un rôle de ripieno et un deuxième dialogue surprenant et original entre la flûte et le basson.

A cette époque, que l’on soit en France ou en Italie, la sonorité de la flûte à bec est souvent liée à celle du basson.

Chacun des trois mouvements de ces concerti dévoile et évoque une nouvelle expression, un visage différent. La gaieté et l’allégresse font place à la nostalgie et la tendresse qui s’ouvrent enfin vers la fête et le carnaval !


« Cantates et sonates d’ Alessandro Scarlatti« 

  •  Dimanche 5 avril 2020 – 17h00, Strasbourg, église Saint-Pierre le Vieux protestant.
  • Aniella Zins, soprano
  • Marc Hervieux, flûte à bec
  • Murielle Pfister, violon
  • Kevin Bourdat, violoncelle baroque
  • Eva Valtová, clavecin

Alessandro Scarlatti est surtout connu pour ses opéras, mais il a laissé également beaucoup de cantates. A la fin du 17ème siècle, en raison de la fermeture de plusieurs théâtres par le Pape Innocent XII, de très nombreuses cantates de chambre sont composées grâce au soutien de mécènes influents, les cardinaux Ottoboni et Pamphili…

Au programme, une des cantates pour soprano dans laquelle les audacieux enchainements harmoniques nous rappellent le dramatisme que l’on entend dans la musique de Mozart. En feuilletant l’opus des différents concerti, Scarlatti donne l’impression d’offrir à chaque instrument à vent  la possibilité de briller en lui donnant le rôle de soliste, mais il a, semble-t-il  une préférence pour  la formation avec une flûte à bec, deux violons et une basse-continue. Ces concerti datant de 1725 viennent du manuscrit de Naples sonnent davantage comme un quatuor avec un bel équilibre entre  les trois dessus et la basse. Cette écriture laisse plus de  liberté et invite les musiciens à plus d’interprétation.


«Autour de  l’ Orpheus Britanicus »

  •  Dimanche 3 mai 2020 – 17h00, Strasbourg, église Saint-Pierre le Vieux protestant.
  • Emma Guttierez, soprano
  • Marc Hervieux, flûte à bec
  • Claire Secordel, flûte à bec
  • Chantal Baeumler, viole de gambe
  • Eva Valtová, clavecin

C’est autour de la soprano Emma Gutteriez que l’ensemble propose un programme de musique anglaise consacré à des extraits de à l’Orpheus Britannicus, recueil d’airs de Henry Purcell, publié à titre posthume à Londres en 1686 et en 1702.  On y entendra des airs tirés de Fairy Queen , de Doclesian, d’ Indian Queen…

Influencée à la fois par la polyphonie de la Renaissance anglaise et par les styles français et italiens, l’oeuvre de Purcell reste unique, singulière et attachante.  Très jeune et pendant toute son éducation musicale, Henry Purcell a été en contact avec le Théâtre et la poésie, son œuvre en est toujours imprégnée.  Transcendée par la langue anglaise, ses mélodies révèlent une puissance d’invention et une profondeur d’expression rarement égalée, comme le rappelle ce qui est écrit sur son épitaphe  à l’Abbaye de Westminster.


« Dialogue insolite, entre Charles Dieupart et Jean Sebastian Bach »

  •  Dimanche 7 juin 2020 – 18h00, Strasbourg, église Saint-Pierre le Vieux protestant.
  • Marc Hervieux, flûte à bec
  • Bogdan Nesterenko, accordéon de concert

Après un disque autour des sonates pour flûte et basse de J.S. Bach et G.F. Haendel sorti en 2018, le duo insolite est de retour avec un programme de sonates en trio du même Bach, des extraits de la Suite pour flûte et orchestre et des Suites de Charles Dieupart.

Une curieuse rencontre ?

On sait que J.S.Bach connaissait la musique de C. Dieupart et a même recopié l’intégralité de  ses six Suites pour clavecin. Claveciniste, Charles Dieupart parti en Angleterre pour chercher succès et fortune  a composé ces six Suites  pour son instrument à l’origine.

A la fin du 17eme siècle et au début du 18eme, il y avait à Londres un grand nombre de flûtistes à bec, et l’engouement pour cet instrument a poussé Dieupart à transcrire ces Suites pour flûte à bec et basse-continue.

On trouve dans toutes ces Suites un cadre assez formel avec une alternance des mouvements quasi systématique, (Ouverture, allemande, courante, sarabande, gavotte, menuet, gigue)  mais qui recèle à l’intérieur une belle palette d’humeurs sensibles et nuancées, avec une ornementation riche et ciselée.

Une rencontre inattendue entre Dieupart et Bach mais avec une exigence commune au niveau de la clarté du discours et d’une écriture contrastée au fil des mouvements.